REX - Agile Grenoble 2023

Camille MARQUETTE
Coach Agile / Scrum Master
Membre de Nord Agile

Nico Tondeur
GAG Manager
Agiliste / Serious Gamer depuis 2004
« La valeur ne passe que par l’humain! »

Marion CHUPIN
Coach Agile
Membre du GAG
« Si c’est important pour toi, tu trouveras un moyen. » Charlie Gilkey

Thèmes liés

Amélioration Continue, Camille Marquette, Former, Gamification, Inspection, Ludique, Marion Chupin, Nicolas Tondeur, Veille

Agile Grenoble c’est quoi?

Un événement immanquable

Chaque année nous avons dans notre agenda différentes dates immanquables : Les bootcamps du GAG, les différentes dates pour notre événement local (Décision sponsoring Agi’Lille, Soumission confs Agi’Lille…), les dates liées aux événements ludopédagogiques (Agile Games France, Agile Games Hauts de France, Ludinord Pro), et bien sur, les dates en rapport avec Agile Grenoble. Premier événement (historiquement et de par son envergure) agile de France, nous avons chaque année envie non seulement de tenter de proposer de nouveaux sujets en tant que speaker mais également hâte de découvrir quels sujets vont être proposés dans le programme.

Un programme bien rodé

Notre organisation pour Grenoble est la même chaque année: voyage Lille-Grenoble le mardi, rencontre des speakers (le before des speakers) si nous sommes sélectionnés le mardi soir. Mercredi / Jeudi, événement principal, puis soirées si les organisateurs en proposent, et le vendredi forum ouvert plus le chemin du retour. Le plus difficile, pour le GAG, c’est généralement de choisir qui seront les représentants à se déplacer cette année-là. En 2023, en plus de Nico, Camille et Marion étaient du voyage.

Comme nous étions 3, nous avons pu nous répartir les conférences intéressantes car avec 9 salles en simultané sur 2 jours, le choix peut parfois être cornélien.

Speaker ou participants?

Cette année nous avons eu la chance d’être sélectionnés pour présenter Antidette, cet atelier qui aide les équipes à parler de dette technique, créé en 2017, et qui n’avait pas beaucoup évolué depuis. Pour l’occasion, et parce que nous avions eu la chance d’avoir des retours sur le gameplay lors de l’Agile Games France 2023, nous avons entièrement revu le fonctionnement de cet atelier de “Serious Game”.

Notre salle n’était pas remplie au maximum de sa capacité… peut-être pourrions nous revoir notre pitch, mais au final cela nous a permis de pouvoir accorder plus de temps et d’attention à chaque table, ce qui est un plus pour l’expérience des participants.

L’organisation d’Agile Grenoble permet d’avoir 2 co-speaker sur chaque session, mais nous étions bel et bien tous les 3 dans la salle pour quitter nos chasseurs de dette technique. Comme à chaque édition, les retours des participants se font en direct sur des ROTIs physiques. Voici celui que nous avons obtenu (et nous ne sommes pas peu fiers);)

Nous avions donc une heure de notre événement durant laquelle nous étions tous les 3 requis dans la même salle. Le reste du temps nous avons pu assister à des conférences et ateliers.

Nous allons maintenant vous proposer un retour rapide des conférences qui nous ont le plus marqués, puis nous concluerons par nos retours individuels.

Nos confs coup de coeur

Keynote de Claude Aubry

Le premier jour a commencé par une conférence de Claude Aubry intitulée : “L’agilité de la décroissance”. Claude, en tant qu’agiliste radical, nous présente sa vision de la décroissance et explore en quoi la démarche agile pourrait y contribuer.

Claude passe plusieurs minutes à explorer la notion de décroissance. Il cite, entre autres, les travaux et écrits de Timothée Parrique, mais il existe presque autant de définitions de décroissance qu’il existe de personnes s’étant penchées sur le sujet. Il nous propose ensuite d’explorer les bénéfices attendus de la démarche agile pour les utilisateurs, les sponsors et l’équipe, et nous propose d’y ajouter la notion de bénéfice pour le vivant. Claude conclue ensuite sur des propositions de plusieurs outils qui permettraient d’avancer vers une agilité de la décroissance :

L’exploration des communs (la propriété collective du produit, la prise de décision démocratique, le partage plus juste des résultats du travail)
L’OVNI (Observer les Valeurs Non Industrielles)
La KARMA police
Le modèle MAD (Modèle d’Agilité de Décroissance) en mettant en parallèle le modèle Agile Fluency avec les niveaux de décroissance

Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à visionner le replay de la keynote (qui n’est pas encore disponible à l’heure où j’écris cet article). J’en repars avec la conviction que dans nos accompagnements de transformation, il n’est plus possible d’ignorer les principes d’impact sur l’écosystème, de décroissance… J’espère pouvoir contribuer à faire avancer ces réflexions dans les cercles agiles même si, malheureusement, la volonté de décroissance (ou d’impact non destructif sur l’environnement), n’avancera sans doute pas sans un changement radical des mentalités des sponsors de transformation (chefs d’entreprises, DG, actionnaires)… ce qui est peut-être trop leur demander à l’heure actuelle…

Keynote d’Ari Kouts

le futur de l’IA : La machine qui aide l’homme ou l’homme qui aide la machine ?

Au cours de sa récente keynote, Ari Kouts a captivé l’audience en démontrant les capacités de l’IA et en soulevant des questions cruciales sur son impact futur. Lors de cette présentation, nous avons été témoins d’une démonstration impressionnante où l’IA a construit une application en réponse à nos demandes.

À la fin de la keynote, Kouts a révélé une réalité fascinante : pendant que nous discutions, une équipe virtuelle a mené des débats, programmé, et testé un jeu de tétris. Cette dualité entre effroi et réconfort émerge. Bien que l’IA ait jeté les bases, l’humain reste irremplaçable. Kouts a rassuré l’audience en affirmant que l’IA pourrait certes supplanter certains métiers, mais pas tous. L’agilité devient essentielle : abandonner les plans rigides et s’adapter.

Le conférencier a soulevé des préoccupations profondes liées à l’IA, notamment la question de la propriété intellectuelle. À qui appartiennent les créations de Dall-e ? Au créateur de la directive ? Aux artistes dont l’IA a reproduit le style ? Ces interrogations soulignent les enjeux éthiques complexes qui accompagnent l’avancée de l’IA.

Ari Kouts a partagé comment il intègre l’IA dans sa vie quotidienne, suscitant une interrogation sur la frontière entre le vrai et le faux. Ainsi, aucune de ses photos de profil n’est authentique. Il a même créé deux sites internet entièrement générés automatiquement, l’un sur la cuisine et l’autre sur les nouvelles technologies. Les journalistes n’existent pas, les recettes sont générées. Dans le site d’actualités technologiques, les informations sont réelles, mais les journalistes sont purement virtuels.

Voici le lien vers : Cuisine génération Voici le lien vers : Tech generation

Cette révolution pose des questions cruciales sur l’avenir des métiers, remettant en question la pérennité des pigistes traditionnels. Pourrait-ce plutôt être une opportunité pour se concentrer sur des tâches à forte valeur ajoutée ?

Pour approfondir ces réflexions, je vous invite à consulter le replay disponible sur la chaîne YouTube de l’Agile Grenoble (au moment de la rédaction, le replay n’est pas encore disponible).

Avertissement, bien évidemment, cet article a été co-rédigé à l’aide de Chat GPT 😉

L’agile et le hardware

Une autre intervention qui nous a particulièrement marquée est celle de Marine Cabau et d’Alexiane Motte sur le déploiement de la démarche agile chez Schneider Electric.

Au-delà de présenter la manière dont la démarche se répand au sein de l’entreprise, et dans les équipes de Marine, la présentation met en avant plusieurs aspects à prendre en compte lorsqu’on tente de déployer la démarche dans le monde de la production hardware.

S’accorder sur le fait que la démarche agile va toucher à 3 périmètres: le ou les produits, l’efficacité des équipes et la culture de celles-ci (mais également de l’entreprise)). De fait, il va être primordial d’embarquer un maximum de personnes dès le départ et de correctement identifier les irritants existants auxquels le changement de mode de fonctionnement doit tenter de répondre.

Trouver le bon niveau incrémental. En effet, le hardware ne peut pas forcément être incrémental de la même manière que le logiciel. Du fait, trouver les éléments liés aux produits qui peuvent se faire de manière incrémentale. Ex: travailler sur des petites parties du catalogue, se restreindre sur des zones géographiques réduites, cibler une expérience client particulière.

Prendre en compte l’axe d’industrialisation. Si vous tentez de déployer la démarche agile dans le hardware, et si celui-ci est lié à de la production de masse, trouver le bon niveau d’agilité:

Préférer au départ des fournisseurs locaux, même si vous savez qu’ils ne pourront pas nécessairement vous suivre sur de la production à très grande échelle.
Adapter les capacités de production de manière à ne pas monter des chaines de production trop grande qui seront pas essence peu adaptatives.
N’automatiser les moyens de production et de livraison qu’au moment opportun. Ne pas dépenser d’énergie à prévoir les acheminements mondiaux si pour le première incrément vous ne projeter que des livraisons locales…

Nos deux conférencières ont évoqué les différents bénéfices, les contraintes qu’elles ont rencontrées et qu’elles rencontrent encore. Elles ont remis en évidence la nécessité de se rapprocher du client et de remettre les utilisateurs au centre des préoccupations. Elles ont également insisté sur la nécessité de raccourcir les boucles de feedback et la nécessité d’adapter le produit hardware à prendre en compte rapidement ces retours. Dans cet exemple, la modularité des produits électriques et le fait de redesigner les éléments en petits modules indépendants était clé dans le fait de pouvoir faire évoluer le produit rapidement, sans avoir à modifier des moules plastiques compliqués.

En conclusion, la transformation chez Schneider Electric est encore en cours, cependant, le passage à la démarche agile a déjà apporté plusieurs bénéfices et a tiré une nouvelle organisation des équipes de production afin de leur permettre de répondre aux nouveaux challenges posés par la transformation.

Les confs en vrac

Au travers de l’événement, nous avons apprécié d’autres conférences. Notamment l’intervention de Simon Jaillais sur “Le besoin de mon client au coeur de tout”, ou pourquoi il revient toujours vers des questions du style “quelle problématique essayons nous d’adresser et pour quel utilisateur” dans ses accompagnements d’équipes ou de produit.

Nous avons découvert un outil que nous espérons pouvoir animer à notre sauce prochainement: la fresque de l’agilité (par Agile Radical), outil qui s’inspire de la fresque du climat… et qui propose de redécouvrir le manifeste agile ainsi que la version agile radicale de ce manifeste pour aller vers une vision commune.

Gregory Alexandre et Aurore Jung nous ont permis de réfléchir à ces normes qui nous façonnent.

Enfin, nous avons eu la chance d’assister à la dernière conférence d’Alexandre Boutin pour revenir à l’essentiel de nos pratiques agiles. Belle conclusion pour Alex et son aventure de 17 ans de conférences!

Le retour des membres du GAG

Marion CHUPIN

De mon côté, je suis arrivée avec un bilan un peu pessimiste. Le marché actuel étant tendu surtout autour des métiers agiles, j’ai entamé l’agile Grenoble avec un sentiment d’échec. Je m’attendais à repartir avec un bilan du style l’agilité est morte, va falloir vous reconvertir les coachs… Oui franchement pas optimiste mon regard au début.

Mais finalement, au gré des conférences, j’ai entrevu beaucoup de belles choses. Je retiens que non l’IA ne va pas tous nous remplacer dans l’IT. On entame une période de bouleversements importants dans nos pratiques, dans le monde du travail et justement je pense que les coachs vont avoir leur rôle à jouer dans ces transformations. J’y ai aussi entrevue des ouvertures vers un monde plus vert. Le green IT va devenir central dans nos démarches de développement et ça c’est une bonne nouvelle pour notre planète. Un autre ouverture que j’ai pu explorer c’est l’utilité que peuvent apporter les méthodes agiles à d’autres secteurs et notamment, lors du forum ouvert. En listant ce que nos pratiques peuvent apporter au secteur médical.

Finalement, j’en repars en me disant que les coachs agiles peuvent encore être utiles quelques années en accompagnant les transformations due à l’IA, en favorisant la responsabilisation des équipes sur l’impact écologique et en s’ouvrant à d’autres secteurs que l’IT.

Nico TONDEUR

Comme chaque année, Agile Grenoble représente pour moi un moment de respiration. Non seulement personnel car je me retrouve dans un environnement sécurisant, entouré de personnes que j’apprécie et avec lesquelles les échanges sont de qualité, mais également parce qu’à chaque fois je repars avec de nouvelles idées pour les accompagnement auxquels je participe mais aussi de pistes à explorer pour améliorer ma vision des transformations et les outils que je peux proposer dans celles-ci.