- Bernard KLYMOWICZ
- Agiliste
- Membre du GAG
Le 19 Janvier 2024, j’ai eu l’opportunité de participer aux Agiles Games Haut de France avec d’autres membres du GAG (Nicolas Tondeur et Kevin Dilys), et je vous propose de vous partager ce que j’ai pu y découvrir.
Les Agiles Games, c’est quoi?
Tout d’abord, il convient de vous expliquer le concept des agiles Games Haut de France.
Il s’agit d’un évènement non organisé : c’est aux participants de proposer les jeux qu’ils veulent animer/partager et ensuite le groupe de participants échange rapidement pour trouver une répartition des sujets dans le planning de la journée, selon les envies de chacun.
Rassurez-vous, si vous ne vous sentez pas encore le courage d’animer ou si vous êtes novice dans l’univers des agiles games, vous n’avez aucune obligation de proposer quelque chose.
Une fois le planning de la journée bouclé, lancement des hostilités : chaque participant est libre d’assister à l’atelier qu’il souhaite (dans la limite des places disponibles selon les ateliers).
Pendant les ateliers on applique la règle des deux pieds : si l’événement ne m’apporte rien et si ma présence n’apporte rien à l’événement, je n’ai plus de fondation, je prends mes pieds et je m’en vais vivre ce temps ailleurs. Il n’y a aucun problème à ça, encore faut il prévenir le groupe pour ne pas compromettre le bon déroulement de l’atelier.
« Il faut Sauver Billy », l’atelier qui va vous aider à préparer vos rétros
Mon premier atelier de la matinée a été une belle découverte et à la fin je ne pouvais pas m’empêcher de penser « mais pourquoi personne n’y avait pensé avant ? »
Principe de l’atelier
Le principe de l’atelier est simple, nous allons devoir aider Billy à préparer sa rétrospective de sprint pour aider son équipe à s’améliorer.
Voici le déroulé :
- on invite les participants à former des groupes de 3
- chaque groupe pioche une carte de chaque thème/couleur :
- 1 carte équipe
équipe créée depuis 2 ans
- 1 carte composition
composée de 3 personnes
- 1 carte contexte
n’a presque aucun travail à effectuer
- 1 carte contrainte
elle manque de rigueur, est timide et parle difficilement des problèmes
- Le groupe échange pour exposer ses idées de format de rétrospective adapté aux cartes qu’il a pioché et propose un format de rétrospective qui doit tenir sur 1h30.
- chaque groupe expose aux autres groupes son « plan de guerre » pour assurer la rétrospective de Billy et les autres groupes font leur feedback.
Mon point de vue sur l’atelier
L’atelier dure 1h et je le trouve adapté à tous niveaux, aussi bien aux expérimentés qu’aux débutants.
Je conseille même d’avoir des groupes mixtes (en terme de niveau) car il faut pas mal d’expérience et de connaissances de formats de rétrospectives pour éviter le syndrome de la feuille blanche.
Merci à Marie De Maerteleire pour cet atelier génial, qui devrait être un exercice incontournable dans le processus de formation de nos Scrum masters en herbe.
Je conseille aussi de le faire fréquemment pour les plus expérimentés afin de se confronter à de nouveaux contextes.
Cet atelier a le mérite de sensibiliser sur le besoin d’adapter les rétrospectives selon le contexte de l’équipe (évitez une rétro avec des couteaux de boucher si votre équipe est déjà à 2 doigts de s’entretuer XD).
Il permet aussi de prendre conscience du rôle essentiel du Scrum master dans l’exercice de la rétrospective : On a jamais eu autant d’outils ou de sites qui proposent de nouveaux formats de rétrospective, et la plus-value du Scrum master est de savoir quand utiliser le bon format dans le bon contexte au bon moment.
Si je vous donne une scie et une perceuse, ça ne fera pas forcément de vous un bon charpentier, encore faut il savoir quand utiliser le bon outil.
« Constructive together », en route pour le prochain lego Master
Le second atelier, auquel j’ai assisté, nous a été proposé par l’ami Belge Jean-Noël (merci à lui pour cet atelier).Description de l’atelier
Lors de cet atelier, nous allons devoir constituer des binômes pour construire à chaque tour de 30 secondes un modèle différent représenté sur une carte, le tout avec des lego. Sur le papier, ça parait simple mais au fil des tours ça va se corser. Le binôme doit se répartir les rôles suivants :- architect : il peut voir la carte du modèle à construire mais ne peut pas toucher la construction
- builder : il peut construire et poser des questions, mais ne peut pas voir la carte
- 5 le plus facile
- 8 le plus difficile
Déroulé de l’atelier
Pour cet exercice, je fais équipe avec Olivier que je viens tout juste de rencontrer (nous formons l’équipe KAKAO) et que je vais devoir apprendre à connaitre rapidement pour le succès de l’atelier. Je commence comme « builder ». Olivier choisis donc une carte sans me communiquer le niveau de difficulté de la carte, puis il me décris ce que je dois construire. On se rend rapidement compte que 30 secondes, ça passe très vite et il nous manquait 5 secondes pour réussir ce premier tour. Pas grave, nous retournons à nos briques pour un second tour en visant la difficulté maximale mais en ayant pris soin avant de convenir de certains codes pour faciliter la compréhension entre nous… et ça marche ! Au fil des tours, nous devons faire face à de nouvelles contraintes- le builder doit fermer les yeux
- L’architect ne peut pas parler sauf pour répondre par oui ou non.
- l’architect doit tourner le dos au builder, il ne peut ainsi pas voir la construction
Lego … why are you so serious ?
L’après midi, je me suis essayé à une session de lego serious play.
J’étais assez curieux de découvrir dans quel cadre utiliser ce type de set lego.
En tant que participant, nous enchainons les constructions avec à chaque fois une instruction simple et un temps limité. Nous avons pour consigne de rester bienveillant envers nos constructions et celles des autres, aucune remarque négative ou dénigrement ne doit avoir lieu pour que les idées puissent s’exprimer au mieux.
Je ne sais pas si c’est la durée de l’atelier qui était peut être sous dimensionnée, mais j’en suis ressorti un peu frustré de ne pas avoir pu construire quelque chose de plus élaboré/réfléchi.
En échangeant avec l’animatrice de l’atelier, je comprends que c’est le but de l’atelier : nous inciter à construire inconsciemment / presque sans réfléchir pour laisser s’exprimer nos idées/pensées dominantes.
En tant qu’habitué des constructions lego, j’ai trouvé cette limite de temps très perturbante, mais ce n’est que mon point de vue. Je vous laisse vous faire votre idée si vous en avez l’opportunité.
It’s a kind of Magic Maze
Lors de la 2 ème session de l’après-midi, je me suis essayé au jeu Magic Maze avec un petit groupe de 6 personnes afin de découvrir les mécaniques du jeu et échanger sur comment le hacker pour en faire un agile game. Voici une description du Magic Maze pour les curieux qui ne connaissent pas encore : Après avoir été dépouillés de tous leurs biens, une magicienne, un barbare, un elfe et un nain se voient contraints d’aller dérober au Magic Maze – le centre commercial du coin – tout l’équipement nécessaire pour leur prochaine aventure. Ils se mettent d’accord pour commettre leur larcin simultanément avant de détaler vers les sorties afin d’échapper aux vigiles, qui les ont à l’œil depuis leur arrivée. Dans le jeu Magic Maze, l’originalité est que chaque joueur est seul à être autorisé à déplacer les personnages d’une certaine façon tout au long de la partie. A lui dès lors de comprendre au moment opportun qu’il doit jouer, car ses acolytes ne peuvent que le fixer des yeux et déposer devant lui le pion « fais quelque chose ! » en ésperant qu’il réagisse. Tous les joueurs devront donc se coordonner pour aider les héros à explorer le Magic Maze pour dérober leurs équipements puis s’enfuir.Après 2 parties d’essai, on comprend vite l’intérêt du choix de hacker ce jeu pour sensibiliser sur l’importance de la communication dans une équipe, le partage de connaissances et de compétences, ainsi que l’apport de la vision d’ensemble dans l’atteinte de l’objectif de l’équipe. Personnellement j’étais très frustré de devoir subir les limites de chaque rôle et de ne pas pouvoir aider l’équipe à certains moments où elle en aurait eu besoin. De plus j’ai trouvé ça épuisant de devoir changer constamment de focus sur chaque élément de la carte pour m’assurer que personne de l’équipe ne reste bloqué.
GPS
Pour cette 3ème session de l’après-midi, je suis passé côté animation pour faire découvrir le jeu GPS élaboré par le GAG. Ce jeu permet à des groupes de participants d’éprouver leurs capacités à atteindre leurs objectifs dans un monde rempli de distractions. Une fois de plus, les participants ont adoré (même s’ils ont tous été frustrés lors de l’ajout d’es objectifs au compte goutte) et ont pu me faire part de leur idées pour faire évoluer le jeu.Vous trouverez plus de détails sur le jeu en consultant l’article suivant:
https://www.hacoeur.biz/
Hanabi
En fin de journée, alors que l’happy hour sonnait. Nous nous sommes improvisé une session de hanabi avec mes collègues Décathloniens présents à l’évènement.
Hanabi est un jeu coopératif où les joueurs doivent fabriquer un feu d’artifice à partir de cartes de valeurs et de couleurs différentes. L’originalité d’Hanabi est que chaque joueur doit tenir ses cartes à l’envers, de manière à ce que seuls ses compagnons de jeu les voient.
Les joueurs vont à leur tour devoir choisir entre communiquer une information sur le jeu de l’un d’entre eux (attention donner des informations est limité), défausser une carte (pour avoir le droit de donner une information supplémentaire) ou jouer une carte pour composer/compléter un feu d’artifice (au risque de jouer une carte dans le mauvais ordre et de faire échouer la partie)
Je trouve le jeu hanabi très intéressant pour faire comprendre l’intérêt d’apprendre à se comprendre dans une équipe pour mieux communiquer. Oublier de donner une information importante peut avoir des conséquences désastreuses sur l’équipe et inversement donner trop d’informations, c’est donner des informations parfois inutiles qui nous font passer à côté d’informations importantes.
Bilan de la journée
J’avais quelques craintes au vu du nombre d’ateliers proposés au matin.
Comparativement à l’an dernier, il y avait nettement moins de choix.
Et pourtant j’ai découvert de très bons ateliers, eu des échanges enrichissants avec les autres participants, que ce soit pour creuser un peu plus certaines thématiques ou pour améliorer les ateliers.
J’ai passé une excellente journée et je remercie les organisateurs pour leur investissement et pour leur bonne humeur. Ils étaient soucieux que nous ne manquions de rien et ont grandement contribué à ce que cette journée se passe à merveille.
Merci à chacun d’entre eux.
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